Bottom up, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, 2005
Patrimoine
Bottom up, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, 2005
Résine, mousse en polyuréthane
Bâtiment E de Chimie-Biologie (UGA)
470 rue de la Chimie, Gières
Découvrir l'œuvre
L’œuvre Bottom Up, achevée en 2005, est constituée de plusieurs parties de dimensions et de formes variables. Cette œuvre est utilisée comme mobilier, sur lequel les usagers du bâtiment de Chimie peuvent s’assoir, on a donc bien ici ce souhait de créer un lien entre l’œuvre et le regardeur. La forme du mobilier est biomorphique, c’est-à-dire que visuellement on a des courbes et des lignes irrégulières, en opposition aux œuvres abstraites plus géométriques et rigides. Le mobilier est également ergonomique, c’est-à-dire adapté à l’homme.
Les différentes pièces de mobilier ont été générées en passant par un logiciel de simulation et de modélisation des fluides. La simulation se déroule « dans » le plan en trois dimensions du bâtiment qui accueillera l’œuvre achevée. Les artistes utilisent donc le plan du futur bâtiment[1], dans lequel une boule de matériau fluide est en suspension. Cette boule se répand dans l’espace en bougeant. Les « gouttes » de fluides qui en sortent flottent dans l’espace, rebondissent sur les murs, se rassemblent et se séparent. On peut avoir un aperçu de la simulation via ce lien.
Les formes qui apparaissent durant l’animation sont ensuite triées, choisies et utilisées par les artistes, qui les matérialisent en utilisant de la mousse polyuréthane et de la résine. Nous avons ainsi un mobilier qui présente des formes très variées. L’œuvre a été conçue en lien avec le lieu d’accueil, de manière virtuelle via les logiciels de modélisation des fluides et du plan du bâtiment.
Le polyuréthane est un matériau très utilisé et se trouve partout dans la vie quotidienne. Il peut se présenter sous forme solide (fibres textiles, peintures, roulettes de skate board et bien d’autres) ou sous forme de mousse souple (utilisée pour les matelas par exemple) ou rigide (utilisé en isolation thermique entre autres). Pour cette œuvre, on a sûrement l’utilisation d’une mousse polyuréthane rigide, dont la solidité est renforcée par la résine dont on l’a enduit.
L’œuvre se nomme Bottom Up. « Bottom Up » peut être traduit par « ascendant », « de bas en haut », ou « inductif », l’induction étant un raisonnement allant de données particulières (des faits, des expériences), à des propositions générales. L’induction va des effets à la cause, des conséquences au principe, de l’expérience à la théorie, à l’inverse de la déduction qui part du général pour aller à des faits précis. Le nom de cette œuvre, de ce mobilier, n’est sûrement pas dû au hasard. Le titre fait certainement référence à l’action du visiteur qui s’assoit sur l’oeuvre puis se relève pour en partir. Le terme « inductif » est aussi intéressant : on part du fait précis, du résultat matériel, le mobilier que nous avons sous les yeux, pour remonter au processus de création, à la simulation et à la modélisation des fluides et des espaces, on part de l’œuvre pour pénétrer ensuite dans un univers plus vaste, l’univers dans lequel l’œuvre a été créée.
[1] Il s’agit d’un plan AutoCAD, du nom du logiciel utilisé. Ce logiciel de dessin assisté par ordinateur a été créé en 1982 par Autodesk. Ce logiciel est utilisé par de nombreux corps de métiers (industrie, électronique, architecture, urbanisme, etc). Il permet entre autre de faire des dessins d’architecture en trois dimensions, mais aussi d’y insérer les installations techniques d’un bâtiment comme la ventilation, le chauffage, l’électricité…
Les différentes pièces de mobilier ont été générées en passant par un logiciel de simulation et de modélisation des fluides. La simulation se déroule « dans » le plan en trois dimensions du bâtiment qui accueillera l’œuvre achevée. Les artistes utilisent donc le plan du futur bâtiment[1], dans lequel une boule de matériau fluide est en suspension. Cette boule se répand dans l’espace en bougeant. Les « gouttes » de fluides qui en sortent flottent dans l’espace, rebondissent sur les murs, se rassemblent et se séparent. On peut avoir un aperçu de la simulation via ce lien.
Les formes qui apparaissent durant l’animation sont ensuite triées, choisies et utilisées par les artistes, qui les matérialisent en utilisant de la mousse polyuréthane et de la résine. Nous avons ainsi un mobilier qui présente des formes très variées. L’œuvre a été conçue en lien avec le lieu d’accueil, de manière virtuelle via les logiciels de modélisation des fluides et du plan du bâtiment.
Le polyuréthane est un matériau très utilisé et se trouve partout dans la vie quotidienne. Il peut se présenter sous forme solide (fibres textiles, peintures, roulettes de skate board et bien d’autres) ou sous forme de mousse souple (utilisée pour les matelas par exemple) ou rigide (utilisé en isolation thermique entre autres). Pour cette œuvre, on a sûrement l’utilisation d’une mousse polyuréthane rigide, dont la solidité est renforcée par la résine dont on l’a enduit.
L’œuvre se nomme Bottom Up. « Bottom Up » peut être traduit par « ascendant », « de bas en haut », ou « inductif », l’induction étant un raisonnement allant de données particulières (des faits, des expériences), à des propositions générales. L’induction va des effets à la cause, des conséquences au principe, de l’expérience à la théorie, à l’inverse de la déduction qui part du général pour aller à des faits précis. Le nom de cette œuvre, de ce mobilier, n’est sûrement pas dû au hasard. Le titre fait certainement référence à l’action du visiteur qui s’assoit sur l’oeuvre puis se relève pour en partir. Le terme « inductif » est aussi intéressant : on part du fait précis, du résultat matériel, le mobilier que nous avons sous les yeux, pour remonter au processus de création, à la simulation et à la modélisation des fluides et des espaces, on part de l’œuvre pour pénétrer ensuite dans un univers plus vaste, l’univers dans lequel l’œuvre a été créée.
[1] Il s’agit d’un plan AutoCAD, du nom du logiciel utilisé. Ce logiciel de dessin assisté par ordinateur a été créé en 1982 par Autodesk. Ce logiciel est utilisé par de nombreux corps de métiers (industrie, électronique, architecture, urbanisme, etc). Il permet entre autre de faire des dessins d’architecture en trois dimensions, mais aussi d’y insérer les installations techniques d’un bâtiment comme la ventilation, le chauffage, l’électricité…
Christophe Berdaguer et Marie Péjus
Les artistes Christophe Berdaguer et Marie Péjus sont deux artistes français, nés en 1968 et 1969, qui vivent et travaillent à Paris et Marseille. Ils ont fait de nombreuses œuvres, pour des expositions et suite à des commandes publiques (dont des commandes issues du 1% artistique).
Les artistes s’intéressent particulièrement aux interactions entre le cerveau, le corps, l’environnement, et l’espace construit. Ils portent une réflexion sur l’espace et la psyché, la relation biologique au monde. Ils aiment prendre en compte le regardeur au point d’en faire parfois un utilisateur, réel ou potentiel.
Ils ont fait de nombreuses œuvres immersives qui jouent sur la perception des visiteurs. Par exemple, Bulle de confiance est composée de bulles auto-ventilées, dans lesquelles une hormone est diffusée. Cette hormone génère chez les gens une modification du comportement en exacerbant le degré de confiance. Ils ont créé aussi d’autres types d’œuvres, plus sculpturales et pas du tout immersives, où là le visiteur deviendra plutôt un utilisateur potentiel, le regardeur imagine ce qu’il se produirait s’il utilisait l’œuvre. Ces œuvres jouent avec des substances chimiques et/ou des médicaments (Double insu : deux ampoules en verre enlacées, l’une des ampoules contenant une substance qui ralentie la perception du temps, et l’autre qui donne une perception accélérée du temps. En réunissant ces deux substances, on a une perception normale du temps, mais qui est artificielle, uniquement parce que les deux produits s’annulent l’un l’autre).
D’un point de vue technique, Berdaguer et Péjus utilisent souvent des procédés techniques particuliers, des logiciels de modélisation et des matériaux contemporains. Par exemple pour Parole martienne ils utilisent un logiciel qui retranscrit un enregistrement sonore en un objet matériel en trois dimensions.
Les artistes s’intéressent particulièrement aux interactions entre le cerveau, le corps, l’environnement, et l’espace construit. Ils portent une réflexion sur l’espace et la psyché, la relation biologique au monde. Ils aiment prendre en compte le regardeur au point d’en faire parfois un utilisateur, réel ou potentiel.
Ils ont fait de nombreuses œuvres immersives qui jouent sur la perception des visiteurs. Par exemple, Bulle de confiance est composée de bulles auto-ventilées, dans lesquelles une hormone est diffusée. Cette hormone génère chez les gens une modification du comportement en exacerbant le degré de confiance. Ils ont créé aussi d’autres types d’œuvres, plus sculpturales et pas du tout immersives, où là le visiteur deviendra plutôt un utilisateur potentiel, le regardeur imagine ce qu’il se produirait s’il utilisait l’œuvre. Ces œuvres jouent avec des substances chimiques et/ou des médicaments (Double insu : deux ampoules en verre enlacées, l’une des ampoules contenant une substance qui ralentie la perception du temps, et l’autre qui donne une perception accélérée du temps. En réunissant ces deux substances, on a une perception normale du temps, mais qui est artificielle, uniquement parce que les deux produits s’annulent l’un l’autre).
D’un point de vue technique, Berdaguer et Péjus utilisent souvent des procédés techniques particuliers, des logiciels de modélisation et des matériaux contemporains. Par exemple pour Parole martienne ils utilisent un logiciel qui retranscrit un enregistrement sonore en un objet matériel en trois dimensions.
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Mis à jour le 25 novembre 2024