« On voit combien il serait désirable qu’un certain nombre de nos observatoires fussent pourvus de sismographes […]. La multiplication des stations pourra seule permettre d’effectuer un nombre d’observations comparatives suffisant pour connaître les lois qui régissent les ébranlements du sol, leur répartition et leur propagation. »
W. Kilian, professeur à la faculté de Grenoble, 1894.
Grenoble accueille son premier sismographe en 1888, dans les sous-sols de la faculté des sciences, grâce à Charles Lory alors titulaire de la chaire de géologie. La ville se prête particulièrement à l’étude des séismes, nombreux dans l’arc alpin. Pourtant ce premier instrument, très peu sensible, n’observe aucune activité ! Il faut attendre 1893 pour que Wilfried Kilian, successeur de Charles Lory, obtienne les financements nécessaires à la conception d’un instrument innovant : il n’est guère plus sensible, mais permet de connaître l’heure exacte de l’enregistrement des ondes sismiques. Une première secousse est ainsi enregistrée le 8 avril 1893.
Wilfried Kilian, élu à l'académie des sciences en 1919
Les observations effectuées par W. Kilian auraient pu ouvrir la voie au développement de la sismologie à la faculté des sciences, mais il n’en fut rien. Il portera seul cette discipline, jusqu’à l’arrêt du sismographe en 1909. L’établissement d’un réseau d’observation, tel qu’il l’avait souhaité, se fera d’abord sans Grenoble.
Ce n’est qu’avec la création en 1961 de l’Institut Dolomieu (futur laboratoire de Géodynamique des chaînes alpines - LGCA), et surtout celle du laboratoire de Géophysique interne et tectonophysique (LGIT) en 1975, que la sismologie fait un véritable retour à l’université. Les études sur la sismologie des Alpes et plus généralement des massifs montagneux (Himalaya, Turquie, Maroc…) s’intensifient et des réseaux d’observations sismologiques sont déployés dans tout le Sud-Est de la France. En quelques années, les capteurs à monocomposante (ne mesurant que les mouvements verticaux ou horizontaux du sol) ont laissé place à des sismomètres à trois composantes, tandis que l’acquisition numérique a remplacé les sismogrammes sur papier.
Sismographe MEQ-800 (années 1960)
Sismomètre (vélocimètre) à trois composantes (années 2000)
Aujourd’hui, l’Institut des sciences de la terre (ISTerre), issu de la fusion du LGIT et du LGCA, gère 80 stations permanentes d’observation et participe au service national d’observation des séismes.
Publié le 25 mai 2020 Mis à jour le 23 juillet 2024
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✉ Mickaël Langlais
Responsable du service d’instrumentations géophysiques
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