L’Adret, Morice Lipsi, vers 1970
Patrimoine
L’Adret, Morice Lipsi, vers 1970
Granit de Haute-Savoie
105 x 226 x 115 cm
Patio de Sciences Po Grenoble – UGA
1030 avenue Centrale, Saint-Martin-d’Hères
Découvrir l'œuvre
Cette œuvre est une sculpture abstraite à la masse compacte. La sculpture est composée de différents plans se déployant de chaque côté d’une arête centrale. Il est à supposer qu'elle a été nommée L'Adret au vu de l'arête centrale qui partage la sculpture en deux pentes opposées. En effet, l'adret est le terme désignant le versant montagneux qui bénéficie de la plus longue exposition au soleil. L'adret s'oppose à l'ubac qui, lui, bénéficie de la plus courte exposition au soleil.
L’Adret est en granit de Haute-Savoie. Le granit provient du magma granitique, qui est une roche éruptive à la composition minérale spécifique. Elle va se stopper en profondeur dans le sol et va refroidir très doucement, formant du granit. En fonction de sa constitution minérale, le granit va avoir une couleur spécifique et un grain plus ou moins fin qui offre une texture et un rendu visuel variés. En général, on désigne le granit en fonction de sa provenance, chaque provenance ayant ses caractéristiques propres. Par exemple le granit de Lanhelin (de Bretagne) qu'on a pour la colonne olympique est plutôt bleuté. Le traitement appliqué au granit va également jouer sur le rendu final : la technique utilisée va modifier la couleur initiale du granit. Par exemple, ce même granit bleu de Lanhelin va avoir une teinte presque noire s'il est poli, tandis qu'il sera gris s'il est « flammé », c'est-à-dire lorsqu’on chauffe le granit à une température très élevée jusqu’à ce que la surface de la pierre éclate. La surface est alors irrégulière au touché et a un aspect brut. Cette technique a entre autres été travaillée par Pierre Székely.
L’Adret est en granit de Haute-Savoie. Le granit provient du magma granitique, qui est une roche éruptive à la composition minérale spécifique. Elle va se stopper en profondeur dans le sol et va refroidir très doucement, formant du granit. En fonction de sa constitution minérale, le granit va avoir une couleur spécifique et un grain plus ou moins fin qui offre une texture et un rendu visuel variés. En général, on désigne le granit en fonction de sa provenance, chaque provenance ayant ses caractéristiques propres. Par exemple le granit de Lanhelin (de Bretagne) qu'on a pour la colonne olympique est plutôt bleuté. Le traitement appliqué au granit va également jouer sur le rendu final : la technique utilisée va modifier la couleur initiale du granit. Par exemple, ce même granit bleu de Lanhelin va avoir une teinte presque noire s'il est poli, tandis qu'il sera gris s'il est « flammé », c'est-à-dire lorsqu’on chauffe le granit à une température très élevée jusqu’à ce que la surface de la pierre éclate. La surface est alors irrégulière au touché et a un aspect brut. Cette technique a entre autres été travaillée par Pierre Székely.
Morice Lipsi (1898-1986)
Morice Lipsi, de son vrai nom Lipchytz (ou Lipszyc), nait en Pologne en 1898. Comme beaucoup d'artistes d’Europe de l'Est, il part à Paris en 1912, où il s'installe à la Ruche. La Ruche est un des lieux artistiques parisiens les plus emblématiques du début du XXe siècle. En effet, dans ce modeste bâtiment étaient concentrés un grand nombre de jeunes artistes devenus très célèbres par la suite, comme Marc Chagall, Chaïm Soutine, Modigliani, Brancusi ou encore Apollinaire.
Morice Lipsi pratique alors la sculpture sur ivoire, s'essaie à la sculpture sur différents types de pierres et sur le bois, et travaille aussi le modelage de la terre et du ciment. C’est en 1929 que l’artiste va franciser son nom de Lipchytz en Lipsi, afin de ne pas être confondu avec un autre artiste de son entourage dénommé Jacques Lipchitz.
A partir des années 1930, Lipsi commence à privilégier la sculpture en taille directe, c’est-à-dire que la sculpture est créée par l’artiste sculpteur lui-même et non par un spécialiste de la taille qu’on appelait un praticien. Il a à cœur de mettre en valeur le matériau qu'il travaille (bois, ivoire ou pierre).
Pendant la deuxième guerre mondiale, Morice Lipsi, d'origine juive, fuit Paris et se réfugie en Charente, à Abzac, où on lui commande plusieurs sculptures figuratives. Plus tard, il doit à nouveau partir. Il va dans le Midi puis en Savoie, et finit son périple à Genève. Il rentre enfin à Paris le jour de l'Armistice.
Peu à peu, Lipsi s'extrait de la sculpture figurative pour se tourner vers des productions plus abstraites et épurées. Son répertoire compte environ 900 œuvres, ce qui constitue un corpus impressionnant. Il expose régulièrement à Paris dès 1921, et au fil de sa carrière créera des œuvres aussi bien pour Tokyo que Tel Aviv, New York, etc.
Morice Lipsi est membre du Groupe Espace, tout comme Edgard Pillet, André Borderie ou encore Pierre Székely, ainsi que du groupe Architecture Principe. Ces groupes aspirent à une synthèse des arts, à comprendre une collaboration entre architecture et arts plastiques (sculpture, peinture…).
Morice Lipsi pratique alors la sculpture sur ivoire, s'essaie à la sculpture sur différents types de pierres et sur le bois, et travaille aussi le modelage de la terre et du ciment. C’est en 1929 que l’artiste va franciser son nom de Lipchytz en Lipsi, afin de ne pas être confondu avec un autre artiste de son entourage dénommé Jacques Lipchitz.
A partir des années 1930, Lipsi commence à privilégier la sculpture en taille directe, c’est-à-dire que la sculpture est créée par l’artiste sculpteur lui-même et non par un spécialiste de la taille qu’on appelait un praticien. Il a à cœur de mettre en valeur le matériau qu'il travaille (bois, ivoire ou pierre).
Pendant la deuxième guerre mondiale, Morice Lipsi, d'origine juive, fuit Paris et se réfugie en Charente, à Abzac, où on lui commande plusieurs sculptures figuratives. Plus tard, il doit à nouveau partir. Il va dans le Midi puis en Savoie, et finit son périple à Genève. Il rentre enfin à Paris le jour de l'Armistice.
Peu à peu, Lipsi s'extrait de la sculpture figurative pour se tourner vers des productions plus abstraites et épurées. Son répertoire compte environ 900 œuvres, ce qui constitue un corpus impressionnant. Il expose régulièrement à Paris dès 1921, et au fil de sa carrière créera des œuvres aussi bien pour Tokyo que Tel Aviv, New York, etc.
Morice Lipsi est membre du Groupe Espace, tout comme Edgard Pillet, André Borderie ou encore Pierre Székely, ainsi que du groupe Architecture Principe. Ces groupes aspirent à une synthèse des arts, à comprendre une collaboration entre architecture et arts plastiques (sculpture, peinture…).
Lipsi et le territoire Grenoblois
Morice Lipsi est l’auteur de la sculpture monumentale visible le long de la N481 entre la sortie d’autoroute A48 et la Porte de France à Grenoble. Cette sculpture s’appelle La colonne olympique, ouverture dans l'espace, elle mesure de 12 mètres de haut et est en granit bleu de Lanhelin (Bretagne). Elle date de 1967 et a été faite en taille directe au pic et au marteau pneumatique, lors du premier Symposium Français de Sculpture qui se tenait à Grenoble, et dont Morice Lipsi était président.
Les Symposiums de sculpture ont été imaginés en 1952, lors du Congrès pour la Paix de Vienne. Le but était de créer une rencontre avec le public et de diffuser la sculpture dans des lieux qui ne sont traditionnellement pas dévolus à l’art. Il est intéressant de souligner que cette idée de Symposium s’inscrit dans une période prônant le retour de l’art dans la vie quotidienne et son rapprochement avec tout un chacun : c’est en 1951, soit un an plus tôt, que le décret du 1% artistique avait vu le jour. Parallèlement dans les années 50, plusieurs groupes d’artistes – comme le Groupe Espace – militaient pour qu’art et architecture ne fassent qu’un, afin que beauté et fonctionnalité soient le lot de tous.
Les Symposiums de sculpture ont été imaginés en 1952, lors du Congrès pour la Paix de Vienne. Le but était de créer une rencontre avec le public et de diffuser la sculpture dans des lieux qui ne sont traditionnellement pas dévolus à l’art. Il est intéressant de souligner que cette idée de Symposium s’inscrit dans une période prônant le retour de l’art dans la vie quotidienne et son rapprochement avec tout un chacun : c’est en 1951, soit un an plus tôt, que le décret du 1% artistique avait vu le jour. Parallèlement dans les années 50, plusieurs groupes d’artistes – comme le Groupe Espace – militaient pour qu’art et architecture ne fassent qu’un, afin que beauté et fonctionnalité soient le lot de tous.
En savoir plus
Consulter le site du musée Lipsi : cliquer ici.
Autres œuvres de Morice Lipsi à Grenoble :
Colonne olympique : ouverture dans l’espace, granit bleu de Lanhélin, symposium de la sculpture, 1967, entrée de l’autoroute A48, Porte de France : voir l'oeuvre.
La grande vague, 1978, granit de Haute-Savoie, don de Gabrielle Beck-Lipsi au Musée de Grenoble, parc de sculpture du Musée de Grenoble : voir l'oeuvre.
Autres œuvres de Morice Lipsi à Grenoble :
Colonne olympique : ouverture dans l’espace, granit bleu de Lanhélin, symposium de la sculpture, 1967, entrée de l’autoroute A48, Porte de France : voir l'oeuvre.
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Mis à jour le 8 mars 2024