Lonac est un artiste croate né en 1985. Le mot croate « lonac », utilisé pour son pseudonyme, est traduisible en français par « casserole » ; ce surnom était donné à l’artiste dans son enfance, un surnom qu’il n’aimait pas mais qu’il s’est finalement réapproprié au début de sa carrière de graffeur, entre autres pour contraster avec les types de pseudonymes habituellement portés par ses pairs.
Le travail de Lonac est figuratif et représente donc des sujets reconnaissables, identifiables. L’artiste recourt à la peinture et à l’illustration pour retranscrire le monde aux travers de sujets réalistes ou surréalistes. On peut par exemple citer sa série « Gerascophobia », constituée de nombreux dessins à l’encre sur papier coloré, représentant de manière extrêmement réaliste des personnes âgées, ou encore la peinture de Street Art
Mockingbirds du campus de Saint-Martin-d’Hères/Gières. Ses sujets surréalistes quant à eux mélangent des éléments identifiables qui ne peuvent coexister dans le monde réel, créant ainsi des compositions irrationnelles comme par exemple un poisson rouge à tête d’aigle, une femme promenant ses chiens observant un énorme poisson flottant de l’autre côté des grilles d’un parc, un poisson possédant un œil humain…
La plupart du temps, les créations de Lonac semblent tirées d’une photographie tant elles sont réalistes. Cet effet caractérise le travail de Lonac, qui présente souvent ses œuvres comme étant photo-réalistes. Lonac s’appuie d’ailleurs régulièrement sur des portraits-photos pour ses peintures murales, peignant ainsi à grande échelle des membres de sa famille, ses amis ou lui-même.
Parfois, l’artiste accentue certains éléments de ses compositions, leur donnant un rendu au-delà de la réalité, presque hyperréalistes. Par exemple, il va souvent utiliser un éclairage blanc et accentuer les contrastes en renforçant les zones lumineuses, donnant alors à la composition un éclat lumineux qui semble transcender le réel. Autre exemple : Lonac ne va pas représenter la carnation avec le grain de la peau ou des imperfections, de même pour les textures des textiles ou des objets ; il va au contraire leur donner un rendu lisse, comme s’il s’agissait de surfaces polies, factices, irréelles.
Dans ses peintures, qu’elles recouvrent des murs ou des toiles, l’utilisation que Lonac fait de la couleur et de la lumière leur donne un aspect très dense. C’est grâce à cet aspect que les sujets qu’il dépeint ont une présence forte et tangible, et semblent être statufiés, figés dans le temps et dans leur mouvement.
Enfin, dans le cas des peintures murales, il arrive que Lonac joue avec le support qui va accueillir sa peinture. Si des éléments font partie du mur à peindre, comme une cheminée ou de la tuyauterie, l’artiste va très souvent réfléchir à un sujet permettant d’intégrer cet élément. Par exemple, dans le cas de
Medika Diving (Ohoho Festival, AKC Medika, Zagreb, Croatie), Lonac a choisi de représenter un homme portant un masque de plongée et un tuba, le tuba n’était rien d’autre qu’un tuyau parcourant le mur dans toute sa hauteur. Même traitement pour
HeArtbeats, où les deux tuyaux recouvrant le haut du mur ont été transformé en veine et en artère alimentant un cœur peint par Lonac. D’autres fois, le jeu avec le support est plus subtil, comme dans
The Kiss (Italie), où Lonac a travaillé sur deux murs distants l’un de l’autre de quelques mètres, représentant un homme et une femme s’approchant pour s’embrasser, le lieu de rencontre du baiser se trouvant dans l’espace vide séparant les deux personnages et les deux murs.